Watchmen - Moore, Gibbons, Higgins (1986)

[john.koenig]

Il était temps tout de même que je vous parle de ce comics de référence, surtout que le film qui l'adapte vient juste de sortir.

Pour présenter l'histoire, je reprendrais la présentation d'Erwelyn (voir sa chronique ci-après.

Watchmen (Les gardiens) Alan Moore (Scénario) et Dave Gibbons (Dessin) John Higgins (couleur)

L’histoire démarre en 1985 alors qu’Edward Blake, dit le Comédien, est assassiné. Agent numéro un du gouvernement américain depuis quarante ans, il est aussi un ancien membre des Gardiens. Un de ses ex-partenaires, Rorschach, détective psychotique, soupçonne une conspiration. Il tente de convaincre les anciens membres qu’un « tueur de masques » est après eux.


C'est vraiment une œuvre magistrale qui dynamite le concept de super-héros pour le rendre plus réaliste, plus en phase avec le monde réel.

Comment se comporterait vraiment le gouvernement U.S si il avait Superman dans ses rangs ? Le masque des héros ne cache t'il pas en vérité une psychose ? Et comment sont ces héros dans la vie de tout les jours ? Voici quelques unes des questions qui sont abordées dans ce roman graphique de 12 chapitre.

Attention toutefois ! Il faut maîtriser le monde des comics pour bien apprécier l’œuvre, tant les références sont nombreuses. Ainsi c'est bien Batman que parodie le Hibou (the nite owl) et il faut connaître l'univers du chevalier de Gotham pour comprendre les réactions de Dan Dreiberg.
Autre bémol l'ouvre date de 1985 et coté dessin, ça fait maintenant un peu daté. la charte graphique est plus proche d'un john Buscema ou d'1 John Romita (référence des années 80) que d'un Marc Silvestri ou d'un Todd Mc Farlane qui dans les années 90 ont totalement renouvelé le dessin des comics.

Enfin je trouve la fin légèrement en deçà de tout le reste de l'histoire, Alan Moore ayant semble-t-il du mal a conclure ses histoire.

mais ne boudons pas notre plaisir. Watchmen reste une référence a lire absolument si l'on s'intéresse tant soit peu aux comics.

[neocobalt]

Que dire de plus.
Watchmen est magistral, inspiré et d'une grande richesse.
Si je ne connais guère ces références aux comics, notamment celle de Batman, on y trouve des métaphores imagées de la société nord-américaine et du pouvoir US : la paranoïa et la théorie du complot au travers du personnage psychotique de Rorschach, le complexe de supériorité hypertrophié incarné par le personnage quasi-divin de Dr Manhattan, la mission de gendarme du monde, de gardien ; et ce que j'appellerais le syndrome du jour où la Terre s'arrêta, qui pour ce dernier ne se limite pas aux USA et concerne tout le monde.

Ardu à lire avec soin, sans rien survoler. Avec Watchmen, la diagonale n'existe pas.
Il n'en reste pas moins un incommensurable plaisir à lire, tellement enrichissant pour l'esprit.

[Eraziel]

Ardu à lire avec soin, sans rien survoler. Avec Watchmen, la diagonale n'existe pas.
Il n'en reste pas moins un incommensurable plaisir à lire, tellement enrichissant pour l'esprit.

Je partage ce sentiment. J'ai souvent l'habitude de survoler un comic avant de réellement le lire, mais ici, c'est vraiment impossible. Une oeuvre dense mais parfaitement maitrisée.
C'est un vrai bonheur de retrouver Alan Moore avec ses thèmes de prédilection de société dégénérée et de super-héros faillibles et atteints psychologiquement. Sans doute le meilleur graphic novel.

[neocobalt]

Bonjour à tous,
@ Eraziel : je viens de lire ta critique sur ton blog au sujet du graphic novel des Watchmen.
Si cela convient, j'en propose le lien ici : http://eraziel.com/2011/06/28/watchmen- ... omic-book/

[Eraziel]

Merci, c'est très gentil !
Si vous préférez que je publie l'article directement sur le forum, il n'y a pas de souci !

[neocobalt]

@ Eraziel : C'est gentil de proposer de publier l'article directement sur le forum, merci, mais pour ma part je serais tenté de dire non, car si tu commences à doublonner tous les sujets que nous avons en commun entre la ligne de ton blog et celle du forum, tu n'en finiras pas ;-P
Cela dit, il s'agit de Watchmen, LE graphic novel de référence, alors je serais tenté de dire oui ; espérant tout de même que le lecteur ira lire l'article original sur ton blog.
De façon plus générale, pour les sujets existants et ceux à venir, une solution serait de poster une accroche suivie du lien vers l'article de ton blog quand ce cas de figure se présente, ce qui serait un bon compromis, si cela te convient. N'hésite pas à procéder selon la démarche qui te paraît la plus appropriée :-)

[Eraziel]

Va pour l'accroche et le lien, ça me va très bien !

[erwelyn]

L’histoire démarre en 1985 alors qu’Edward Blake, dit le Comédien, est assassiné. Agent numéro un du gouvernement américain depuis quarante ans, il est aussi un ancien membre des Gardiens. Un de ses ex-partenaires, Rorschach, détective psychotique, soupçonne une conspiration. Il tente de convaincre les anciens membres qu’un « tueur de masques » est après eux.

Ainsi au court de 12 chapitres au montage fabuleux, les pièces du puzzle vont se mettre en place au travers d’une traque palpitante. Les interactions avec les uns et les autres vont être mises à jour. Psychologie, faiblesses, vices, peurs, à chaque héros sa croix. Et dans ce chassé croisé où politique et fiction s’emmêlent inexorablement, nos héros de tenter de comprendre la situation, d’appréhender un avenir incertain et si possible d’éviter une apocalyptique issue.
Tout comme Batman, tous ces héros costumés (à l’exception du Dr Manhattan, qui se téléportera sur Mars) n’ont aucun pouvoir. A l’instar des super-héros des comics de leur enfance, chacun, d’abord de façon isolée, a pris le parti de rendre justice en s’affublant d’un costume qui devait masquer leur identité. Puis, afin que leurs actions soient mieux portées, ils décidèrent de se réunir en un groupe de vengeurs masqués les Minutemen. Ils agirent ainsi jusqu’en 1977, date à laquelle le gouvernement leur ordonna de se mettre à sa disposition ou de dissoudre totalement leur organisation.

Paru six mois après l’incontournable Batman, the dark knight returns de Frank Miller, Watchmen récidive avec des super-héros vieillissants, aux états d’âme malmenés et aux introspections douloureuses. Alan Moore y aborde également le thème du pouvoir et nous régale de métaphores et de jeux de mots subtiles pendant que Gibbons honore le scénario d’un découpage et de planches extraordinaires. D’abord publié en une douzaine de fascicules mensuels, le cycle des Watchmen, disponible désormais en œuvre intégrale (en France chez Delcourt), peut être qualifié de roman graphique (graphic novel).