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J’entends depuis un certain temps parler d’une série de romans intitulée « La compagnie des glaces » mais j’hésite à me lancer dans la lecture de cette œuvre au vu du nombre semble t’il phénoménal de tomes.

L’un de nos distingués membres aurait t'il l’amabilité de me présenter plus avant cette œuvre ? Ca vaut le coup où c’est du roman de gare ? J’attends d’éventuels conseils avant de me lancer ! Merci d’avance

La Compagnie des Glaces

Un titre de série SF mythique dans le paysage littéraire français, et inégalée à ce jour.

Et à ce propos, john.koenig a écrit:J’entends depuis un certain temps parler d’une série de romans intitulée « La compagnie des glaces » mais j’hésite à me lancer dans la lecture de cette œuvre au vu du nombre semble t’il phénoménal de tomes.

L’un de nos distingués membres aurait t'il l’amabilité de me présenter plus avant cette œuvre ? Ca vaut le coup où c’est du roman de gare ? J’attends d’éventuels conseils avant de me lancer ! Merci d’avance

J'ai les 62 premiers romans de la première série, et déjà 23 romans de la nouvelle époque.
Cela se lit très facilement, ce n'est pas de la grande littérature, mais Georges Jean Arnaud est un conteur avant tout, et son histoire de notre planète enchassée dans les glaces est vraiment extraordinaire de bruits, de passions et de fureurs.

Ainsi ce cycle de romans de SF, commencé au Fleuve Noir en 1982 comme série de romans de gare, a très largement dépassé son ambition initiale et est une référence unique de la SF française, incontournable, dont la lecture est indispensable.

Une anthologie "Compagnie des glaces" va bientôt paraître aux éditions Rivière blanche. Je vous la recommande chaudement, si je puis dire !

C'est du fast-food de SF!

Est-ce que dans ta tête "fast-food" est négatif ? Il faudrait peut-être développer Trane.
Pour ma part je trouve cette série extraordinaire. Rappelons qu'elle entre totalement dans la lignée des romans feuilletons d'une époque révolue. Cela se lisait vite, mais avec un délai de sortie entre chaque tome d'un mois, ce qui aujourd'hui, en les lisant d'une traite pourrait paraître redondant car souvent Arnaud redonnait les grandes lignes des "épisodes" précédents. Il y avait aussi ce côté sulfureux avec un érotisme récurrent tout ce qu'il y a de machiste qui peut aujourd'hui paraître un peu vintage (c'était le mot que je devais caser aujourd'hui ) mais on ne peut pas ne pas reconnaître l'originalité et la richesse de l'histoire. Je déconseille chacun de lire plus de 3 ou 4 tomes (ds le découpage original, pas en intégrale évidemment) d'affilé sans faire une légère coupure pour justement éviter l'impression de redondance.
Mais ça reste une magistrale saga.

Je confirme le commentaire d'Erwelyn. GJ Arnaud est un grand romancier, non seulement de SF mais aussi de polars extrêmement ciselés et redoutables d'efficacité. Cet auteur est largement sous estimé.

Au sujet de La Compagnie des Glaces, nous sommes en effet face à un immense feuilleton avec des personnages plus originaux les uns que les autres, vivant dans un environnement glaciaire détaillé avec une précision d'horloger. À l'opposé de ses polars qui sont pour certains des oeuvres majeures, chaque tome de LCDG ne possède pas cette ambition, car seul le récit compte, efficace, rapide, étourdissant, poignant. Il faut lire avec quelle grâce il peut écrire les pires actes de Floa Sadon, ou encore les gigantesques combats d'armadas de locomotives géantes se fracassant dans des explosions démentielles, ou encore le vol majestueux des baleines volantes, ou plus tard à bord de satellites en orbite autour de la Terre au milieu des débris de la Lune disparue, ou la vie rude des chasseurs de phoques, et la Caste des Aiguilleurs, et les fils de Lien Rag.
C'est l'ensemble de tous ces romans, les 62 premiers en particulier, un monde et des personnages totalement cohérents, qui me laisse encore aujourd'hui plein d'admiration pour Georges Jean Arnaud.

Et je rêve, qu'un jour, cette geste soit adaptée à la télévision, avec un vrai budget... Je ne serai pas surpris qu'on ne la compare alors à un autre gigantesque récit se passant à Westeros et Essos.

G.J.Arnaud est un grand monsieur. C'est avec un immense plaisir que j'ai participé à l'Anthologie.

yabaar a écrit:Cet auteur est largement sous estimé.

En fait, même pas. En polar par exemple, de très nombreux lecteurs lui reconnaissent justement une sacré valeur. Du coup dans tout ce que je récupère en occase dans les collections Spécial-police (Fleuve Noir), par exemple, je garde tous les Arnaud dans l'espoir de pouvoir avoir le temps d'en lire quelques uns. On a le droit de ne pas aimer si on a lu. Si on n'a pas lu, c'est alors les a-priori qui mènent le jeu. Mais globalement c'est un des auteurs populaires les plus appréciés de sa génération (années 70/80 et un peu 90).

G.J. Arnaud est l'invité d'honneur des 9èmes Rencontres de l'Imaginaire à Sèvres le 8 décembre 2012. Il le mérite. J'envie ceux qui vont pouvoir le rencontrer...

Mi zaussi

Et moi, je continue de prétendre que cette série est de la SF de seconde zone.
Franchement, comparez avec ce qu'a écrit Jack Vance, Asimov, Pierre Bordage: il n'y a pas photo!

Ceux que tu cites sont évidemment de très très grands. Néanmoins, ils ne se positionnaient pas sur un style feuilletoniste qui les obligeait durant des mois voire des années à maintenir un univers en place tout en l'enrichissant. Je pense que ce n'est pas donné à tout le monde. D'autant qu'à part Bordage, les autres sont anglo-saxons et répondent plus à une culture novelliste que feuilletoniste. Ce qui explique d'ailleurs que les lecteurs français en général adhèrent moins aux nouvelles, par exemple. Par contre chez nous on garde encore cette héritage du roman feuilleton auquel d'ailleurs Bordage s'est lui-même essayé avec les Derniers hommes notamment (avant qu'il ne ressorte en un seul volume). Mais je comprends tout à fait que cette "littérature populaire" ne plaise pas à tous. Elle était bien évidemment plus destinée à des personnes aimant lire vite, sans trop se prendre la tête, tout en étant quand même suffisamment captés pour y revenir le moi prochain. Personnellement j'aime autant les deux (styles).